Le prix du quart d’heure limousin : le Limousin a un besoin urgent de rétablir une liaison ferroviaire de qualité

Les travaux de régénération du POLT décidés en 2014 sont en train de se terminer, et permettent de rallier Paris depuis Limoges en 3h05 : un quart d’heure de plus que ce que faisait le Capitole en 2h50… il y a quarante ans. Seuls les travaux de modernisation des infrastructures permettraient de faire rouler les prochaines rames (AMLD Automoteurs Longues Distances) pour regagner ce précieux quart d’heure.
Dans le schéma directeur de 2018, ces ultimes investissements de modernisation étaient évalués à 387 M€ dont les 2/3 pris en charge par l’État, laissant les 130 M€ restant à financer par les trois Régions desservies (hors Ile- de-France qui n’a que le terminus) : Centre, Val-de-Loire, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Occitanie et Centre-Val-de-Loire ont confirmé à plusieurs reprises qu’elles participeraient au cofinancement de ces lignes structurantes pour leur territoire, tant par voie de presse que lors de rencontres officielles avec les associations d’usagers, telles qu’Urgence Ligne POLT.
La Région Nouvelle-Aquitaine est pourtant elle aussi partie prenante dans les infrastructures de la ligne POLT puisque ses TER les utilisent entre le nord de La Souterraine (23) jusqu’au sud de Brive (19) sur 170 km de lignes. Pour faire gagner un quart d’heure aux Limousin•e•s qui se rendent à Paris, la quote-part de Nouvelle-Aquitaine serait ainsi de 42 M€ d’investissements, soit environ 8 M€ par an d’ici la fin de la mandature : 100 fois moins que le presque milliard d’investissement voté sur le budget régional pour une LGV Bordeaux-Toulouse qui ferait gagner un quart d’heure aux Toulousains voulant se rendre à Paris via Bordeaux, en évitant Brive et Limoges.
Le groupe écologiste au Conseil régional a donc décidé de présenter jeudi prochain un amendement au budget régional 2023 de 42 M€ en faveur de la modernisation immédiate du POLT : nous ne pouvons accepter de voir sacrifier ce quart d’heure limousin crucial au profit d’autres projets ferroviaires 100 fois plus dispendieux.
Nous espérons que tous les élu•e•s régionaux soucieux de rétablir l’équité entre les territoires, de défendre le service public limousin et de préserver notre tissu économique, nous rejoindrons sur ce vote.