Ville de Limoges : où va l’argent ?

Après la fermeture de la piscine de Beaubreuil, la fermeture des écoles Paroutaud, La Monnaie, l’Abbessaille, Bellegarde, la vente de l’école du Présidial à des promoteurs immobiliers, la vente du centre de vacances de Saint Trojan, la fermeture du centre de loisirs du Mas Eloi, les coupes sombres dans le domaine de la culture (restriction de l’offre des centres culturels, jours supplémentaires de fermeture des musées, restriction de Lire à Limoges), fermeture prématurée de la patinoire, voilà maintenant que la ville de Limoges veut vendre son golf, rare exemple d’équipement municipal de ce type en France ! 

 En contrepartie, la municipalité augmente la taxe foncière de 10 %, et augmente les zones de parking payant, à Carnot et aux Coutures. Restrictions budgétaires sévères, augmentation importante des impôts, la ville semble si mal gérée qu’elle est aspirée dans une spirale infernale nous amenant dans un 18 trous sans fin. La vente du golf interroge. Le golf municipal permet la démocratisation de ce sport en laissant la possibilité financière de le pratiquer à toute une partie de la population qui ne pourrait le faire dans un golf privé dont les tarifs sont plus inaccessibles. 

Ce golf municipal permet également à un public comme les scolaires de découvrir ce sport. Ce sont encore les moins aisés qui pâtiront de cette vente. Devant cette dérive, nous nous interrogeons : où va l’argent ainsi récolté ? Il n’est pas certain que la promotion coûteuse de Limoges, dans l’écrin parisien prestigieux de Roland Garros, soit efficace en comparaison des ventes et restrictions infligées aux Limougeauds qui, eux, sont inquiets de découvrir les suppressions successives des actions sociales municipales dont ils pouvaient bénéficier. 

 Il n’est pas certain que le choix de construire deux salles dans l’enceinte de Beaublanc soit judicieux, alors que l’un des deux clubs concernés est en proie à des difficultés financières inquiétantes pour l’avenir du club au plus haut niveau. Pour autant, le maintien d’un golf financé par l’argent public doit nous interpeller à l’heure du dérèglement climatique et des sécheresses successives. L’entretien des greens nécessite en l’état une trop forte consommation en eau alors qu’il devient impératif de la restreindre. 

Maintenir l’activité du terrain de golf suppose donc une réflexion de fond sur la possibilité — ou non — de parvenir à un entretien économe en eau conforme aux normes environnementales. Cette réflexion doit être entamée avec les Limougeauds et une prise de décision précipitée serait préjudiciable. Nous appelons la municipalité à débattre, à expliquer les raisons d’une telle décision et à étudier, avec tous, l’avenir du golf public.