Le gouvernement Barnier infiltré par la Manif Pour Tous
Les Écologistes sont scandalisés que des personnalités comme Laurence Garnier, Bruno Retailleau, Patrick Hetzel, Annie Genevard, Othman Nasrou et Astrid Panosyan-Bouvet puissent entrer au gouvernement. Leur nomination est une violence et une humiliation pour les personnes LGBT+ compte tenu de leurs actions et prises de positions répétées contre les droits de ces personnes.
Voici leur pédigrée :
Laurence Garnier, candidature retoquée par Macron pour le ministère de « la Famille » qui occupe désormais le ministère de la Consommation, est une fervente activiste anti-LGBT : elle a voté contre le mariage pour tous en 2012. Récemment, elle s’est opposée à la PMA pour les femmes lesbiennes et la constitutionnalisation de l’IVG. Elle s’est également positionnée contre l’interdiction des thérapies de conversion et s’affiche à côté de transphobes notoires. Elle s’était aussi indignée, lorsqu’elle était maire, d’une campagne dans l’espace public contre le VIH/SIDA qui représentait des hommes homosexuels qui s’embrassaient.
Bruno Retailleau coche les mêmes cases, et même plus : une opposition à toute avancée progressiste et même un soutien aux régressions les plus discriminatoires comme la proposition de loi pour interdire les transitions médicales aux mineurs.
Annie Genevard, Patrick Hetzel et François Noël-Buffet ont voté contre le mariage pour tous, la PMA pour toutes et contre l’inscription du droit à l’IVG dans la constitution.
Françoise Gatel, Agnès Canayer, et Marie-Claire Carrère-Gée ont signé et/ou voté la proposition de loi transphobe au Sénat visant à interdire les transitions médicales pour les mineurs. Paul Christophe a voté contre l’ouverture de la PMA aux femmes lesbiennes. L’ex-maire Gil Avérous s’est lui opposé au mariage pour tous et à la PMA. La députée Astrid Panosyan-Bouvet s’est affichée et a défendu des figures du mouvement transphobe en France.
Nommé secrétaire d’État « contre les discriminations », Othman Nasrou s’est opposé au mariage pour tous et a également eu des propos publics minimisant l’homophobie. C’est donc un ministre favorable aux discriminations qui en est maintenant en charge au gouvernement.
La liste est bien longue : ce sont au total 18 membres du gouvernement sur 40 qui se sont déjà opposés dans leur vie politique à la progression des droits des personnes LGBT+ ou qui ont, de surcroît, lutté pour accroître ces discriminations.
Comment expliquer l’évincement de Laurence Garnier pour ses positions homophobes du ministère de la Famille et son maintien au gouvernement ? Comment justifier le maintien d’innombrables autres ministres qui ont tenu exactement les mêmes positions ces dernières décennies sans que cela ne pose problème ? Les valeurs humanistes et la protection des droits humains diffèrent-t-elles selon le poste gouvernemental occupé ?
Gabriel Attal a annoncé ce dimanche 22 septembre vouloir « des garanties sur la PMA, le droit à l’IVG et les droits LGBT». Les Écologistes dénoncent cette hypocrisie : les Macronistes choisissent délibérément de former une coalition avec la droite la plus réactionnaire afin de ne pas respecter les résultats des élections législatives, et prétendent jouer aujourd’hui les garants des droits fondamentaux.
Nous mettons en garde le nouveau gouvernement contre les atteintes à ces droits fondamentaux acquis par la lutte ces dernières décennies. Des garanties claires avec des actes forts en faveur de la lutte contre les discriminations sont attendus. Ainsi, nous resterons attentif à la nomination du prochain ou de la prochaine délégué·e interministériel·le à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, poste laissé vacant depuis de nombreux mois malgré l’augmentation des actes LGBTphobes, antisémites et racistes.
Les Écologistes attendent un engagement explicite de la coalition gouvernementale sur l’abandon de la proposition de loi transphobe des Républicains - parti membre de la coalition gouvernementale - visant à interdire les transitions médicales des mineurs transmise à l’Assemblée nationale, soutenue et votée par plusieurs ministres alors sénateurs et sénatrices.
Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales
La commission LGBT+ des Écologistes